L’essai de pompage 72 heures est la clé principale d’une demande d’autorisation de captage d’eau souterraine pour un approvisionnement en eau potable desservant plus de 20 personnes. Il sert à déterminer les propriétés hydrogéologiques de l’aquifère, la capacité d’exploitation du milieu aquifère et à s’assurer de la stabilité de la qualité de l’eau.

D’une manière générale, l’essai 72 heures consiste à simuler les conditions d’exploitation d’un puits de captage d’eau potable dans une période relativement courte. Lorsqu’un réseau de piézomètre est établi, la compréhension des propriétés de l’aquifère, dans toutes ses dimensions, permet d’atteindre un niveau d’interprétation supérieure. Cette simulation permettra d’évaluer les propriétés de l’aquifère, de valider la qualité et la stabilité chimique et bactériologique de la source d’eau potable et d’évaluer les conditions d’exploitation à long terme. Le but de l’étude hydrogéologique est d’obtenir une autorisation gouvernementale pour un site de captage d’eau souterraine qui sera valide pour de nombreuses années. Voilà pourquoi cet essai doit être préparé et supervisé par des professionnels spécialisés en hydrogéologie. En plus de considérations professionnelles, ce type d’essai comporte souvent des difficultés logistiques principalement dues à l’absence de commodités sur le site d’exploration en eau souterraine.

L’essai sera réalisé à débit constant, 24 heures sur 24, pendant au moins trois jours (72 heures). La supervision constante de l’essai et plus particulièrement la prise de mesures de niveaux d’eau et de débits est indispensable pour valider un essai dans le cadre d’une demande d’autorisation. Même avec les meilleures techniques d’automatisation de suivi, il est fréquent que des ajustements de débit soient nécessaires afin de maintenir un débit constant pendant l’essai. Une variation à la baisse du débit, en raison par exemple d’un abaissement marqué du niveau d’eau, pourrait fausser les résultats de l’essai. Par exemple, une diminution graduelle du débit en cours d’essai qui n’est pas correctement interprétée peut, entre autres, causer une surévaluation de la capacité du puits. Les investissements de raccordement d’un puits d’alimentation en eau potable sont importants surtout si l’on considère tout le travail d’approbation d’une source et les coûts de construction d’une station de pompage et de raccordement au réseau d’aqueduc. Afin de s’assurer d’une évaluation juste de la capacité d’un puits, un devis d’appels d’offres pour une étude hydrogéologique de recherche en eau souterraine, conforme avec les règles de l’art, devrait toujours exiger une supervision constante pendant l’essai (24 h/24 h). La cédule de prise de mesure nécessite d’une façon obligatoire le travail d’un minimum de deux personnes sur le site d’essai afin de réaliser un partage des quarts de travail adéquat. La remontée du niveau d’eau doit également être effectuée sur une période d’au moins 24 heures.

Des mesures physico-chimiques et colorimétriques doivent être effectuées sur place pour chaque période d’échantillonnage prévue chaque 24 heures de pompage. L’interprétation par un hydrogéologue des données de l’essai permettra d’obtenir les propriétés de l’aquifère, d’établir le seuil d’exploitation du puits, de déterminer les aires de protection, de recommander des solutions de traitement et d’évaluer le rabattement prévu à pérennité de l’exploitation.

Voilà une des étapes d’un projet de recherche en eau qui est primordiale pour le succès d’une demande d’autorisation de captage.

Philippe Perrier géo. M. Sc.
Hydrogéologue
29 mars 2018