Les municipalités doivent-elles mettre à jour les mesures de protection des ouvrages de captage d'eaux souterraines?
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Nouveau règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection

Les municipalités doivent-elles mettre à jour les mesures de protection des ouvrages de captage d'eaux souterraines?

Le nouveau Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) est entré en vigueur le 14 août 2014. Ce règlement vient remplacer le Règlement sur le captage des eaux souterraines (RCES). Dans l’ensemble, il s’agit essentiellement d’une mise à jour du RCES et d’un ajout important concernant la protection des aquifères dans le cadre de travaux d’exploration et d’exploitation des ressources gazières et pétrolières.

Pour le gestionnaire d’une exploitation d’une source d’eau souterraine desservant un réseau d’aqueduc, la principale mesure dans le nouveau règlement est l’obligation pour les captages de catégorie 1, desservants plus de 500 personnes, de soumettre un rapport quinquennal sur la gestion et la protection de la ressource en eau souterraine. Cette nouvelle mesure devrait permettre d’assurer la pérennité de la ressource tant du point de vue de la quantité que du point de vue de la qualité. L’hydrogéologue sera appelé à examiner le suivi des niveaux d’eau, le suivi de la qualité de l’eau brute et d’identifier les changements sur la condition de l’aquifère pouvant affecter ou ayant affecté la ressource en eau souterraine.

Ces travaux de suivi et de mise à jour prévus au règlement seront importants pour la gestion environnementale de la ressource en général et plus spécifiquement pour les municipalités sujettes à l’exploitation des ressources gazières ou pétrolières sur leur territoire. La mise à jour des aires de protection des puits de pompage pourrait s’avérer très utile afin de tenir compte d’une contamination provenant des unités géologiques sous-jacentes à l’aquifère. Il faut se rappeler ici que la détermination de la vulnérabilité des aires de protection selon la méthode de l’indice DRASTIC telle qu’exigée par le RPEP ne tient pas compte des sources potentielles de contamination, sous-jacentes à l’aquifère, comme celles qui peuvent subvenir lors des activités d’extraction d’hydrocarbures pétroliers et gaziers. Les recommandations de l’hydrogéologue responsable de la protection de la ressource en eau souterraine seront donc très importantes pour assurer la pérennité de la ressource lors de la production de ce suivi quinquennal.

Dans cette optique, l’avancement des connaissances sur l’hydrogéologie régionale du Québec par le programme d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines (PACES) permettra à l’hydrogéologue de la municipalité de faire le pont entre cette nouvelle disponibilité de données régionales et celle, plus locale, des études de caractérisation du site d’exploitation de la ressource en eau réalisée par la municipalité. Plusieurs municipalités devraient envisager de réaliser leurs propres travaux de modélisation hydrogéologique afin de préciser les aires de protection des puits de captage et de répondre également aux questions d’optimisation des paramètres d’exploitation de la ressource en eau. De cette manière, le ministère de l’Environnement pourra donc compter pour son analyse sur une étude hydrogéologique détaillée du site d’exploitation pétrolière et sur une étude hydrogéologique détaillée du site d’exploitation d’eau souterraine.

L’exploitant d’une source d’eau potable doit avoir une connaissance appropriée de son système de pompage et de l’aquifère exploité tant au niveau régional qu’au niveau local. Voilà une approche qui permettra aux municipalités et à leurs commettants, les citoyens, de protéger les aquifères dans un contexte de développement de l’exploitation pétrolière et gazière au Québec. La maîtrise de son travail est la clé pour garantir la pérennité de la ressource en eau.

Philippe Perrier géo. M. Sc.
Hydrogéologue
15 août 2014

 

 

 

 

 

 

 

Dernière modification de cette page web: 15 août, 2014